Lamellé-collé : collage multi-essences ou standardisation ?

Lamellé-collé
Lamellé-collé

Lamellé-collé

Matériau phare de la construction bois, le lamellé-collé évolue encore : assemblages extrêmement précis, collage multi-essences, coloration de lamelles avant collage,… Mais, au delà de réalisations souvent exceptionnelles, la profession vise aussi la fabrication d’éléments standardisés pour développer son usage dans la maison individuelle.
Le lamellé-collé se compose d’un assemblage de lamelles de bois de dimension réduite assemblées par collage. Elles sont disposées de manière à ce que leur fil soit parallèle. Si, avec un bois massif, les portées ne dépassent guère les 4 à 5 m, le lamellé-collé autorise de très grandes portées (le record est de 180 m pour un bâtiment aux États Unis, il est de 130 m pour la France).

La panoplie de normes sur le matériau, la fabrication, les calculs de structure (Eurocode 5), etc. est déjà quasi complète, le groupement Acerbois-Glulam se calant sur les actuelles et futures normes européennes. Ce choix s’explique aussi par le fait que ce produit circule beaucoup : 30 % de la production française, soit environ 100 000 m3 finis, est exportée.

Quels bois choisir pour le lamellé-collé ?

Les bois employés en structure lamellé-collé sont essentiellement des résineux et surtout le sapin (Abies alba), l’épicéa (Picea abies), le pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le douglas (Pseudotsuga mensiesii).
D’autres espèces peuvent aussi être utilisées pour la fabrication de bois lamellé-collé : le western hemlock (Tsuga heterophylla), le pin laricio et le pin noir d’Autriche (Pinus nigra), le mélèze (Larix decidua), le pin maritime (Pinus pinaster), le peuplier (Populus robusta, P.alba), le pin radiata (Pinus radiata), l’épicéa de Sitka (Picea sitchensis), le western red cedar (Thuya plicata)…

L’utilisation d’autres bois peut aussi s’envisager à condition de disposer des moyens et des données nécessaires pour pouvoir réaliser des assemblages collés satisfaisants et particulièrement de s’assurer de la compatibilité de la colle avec le bois.

Les subtilités du collage multi-essences

Plusieurs problèmes doivent être résolus avant d’employer une essence non raditionnelle. « Il faut s’assurer dans un premier temps de la disponibilité de ce bois en quantité suffisante, de sa qualité et que son séchage soit aisé et régulier.

Ensuite, il convient de vérifier que ses classes de résistances soient connues et régulières, puis qu’il soit facile à usiner et que l’aboutage soit possible. Et, enfin, que son collage soit sûr. Si toutes ces conditions et caractéristiques sont parfaitement connues dans le cas de l’épicéa, il n’en est pas de même pour un bon nombre d’essences. L’accumulation des inconnues risque donc souvent de rendre le problème insurmontable.

En fait, le problème du collage multi-essences se pose en termes d’hygrométrie différentielle, le retrait brutal d’une lamelle de bois lamellé-collé risquant de rompre le joint de colle. Pour répondre aux demandes des prescripteurs, la FNB, le ministère de l’Agriculture et l’Ademe ont donc lancé un important programme de recherche sur le collage multi-essences.

Une autre possibilité, également étudiée, consiste à colorer les lamelles avant leur assemblage.

Haute couture et standardisation

Autorisant des découpes très sophistiquées, les robots de taille 5 axes à commandes numériques ont
beaucoup fait évoluer le lamellé collé. Ils permettent déjà de réaliser des assemblages, des inserts ou des évidements au positionnement extrêmement précis. Ce qui ouvre la porte à de très nombreuses possibilités architecturales. Toujours est-il que le lamellé-collé, matériau phare de la filière bois, tire le reste de la profession vers le haut, même les charpentiers traditionnels.